Chacun son monde, pas vrai?

Pour cela que j'ai des blogs depuis une dizaine d'années, pour dire les moments fugaces, des rencontres, des sourires, des étonnements, et s'il y a des choses profondes pour moi, de les faire glisser comme si elles n'en étaient pas. Peut-être pour cela que je préfère les images aux paroles.

Exception pour une fois, pas d'image, avez-vous été sages?

Sur Internet tout le monde se raconte, brouhaha de confidences et journaux de bord, de prises de parole et de déclarations, d'avis, d'opinions, de certitudes, de contradictions, de débats, de personnalités… blogs, "réseaux sociaux"… le plus drôle est que s'il y a beaucoup de monde pour "dire", il y a peu d'auditoire, chacun parle dans son coin, on dirait des vidéos d'art contemporain qui tournent en boucle, sans public… Ou plutôt, tout le monde parle en même temps…

Faut se détromper, ça n'a pas à voir avec Internet, ce n'est pas particulier à "notre époque". C'est l'humain qui est comme çà.

Je connais des tas de gens comme çà, ils racontent leur vie, sans autre curiosité -pour les très bavards un "oh oui" suffit à les relancer- et puis ils s'en vont. Peut-être qu'ils sont très contents de s'être épanchés, le plus probable est qu'ils ont déjà oublié.

Le problème est que je ne peux pas tout mémoriser, toutes ces confidences toutes importantes que je ne parviens pas à trier.

Et puis, la musique ne suffirait-elle pas bien souvent?

Surtout que ahaha, ce qui a du sens pour moi est ce qui n'a pas été dit: l'imprécis, les ambiances, les attitudes, les songes flous et les états d'âme inexprimés…

Les mots deviennent des guenilles sur moi, est-ce que je bouge trop dans mon monde immobile quasi aquatique, avec des images étranges et des brouhahas lointains…

Est-ce que les paroles sont juste des bouteilles à la mer?

Clic sur les rourou rou pour augmenter le volume des yeux

je suis là

je suis là

attends je me connecte

y'a de la friture sur la iigne, bouge pas!

c'est vraiment du haut débi-le

je crois qu'on va passer en mode privé

suspens insoutenable…

la peur en fait dresser les cheveux !